Analyse des Experts de l’IDPE,interviewés par « Paysans Debout » sur un cycle d'octroi de licences pour 52 blocs pétroliers.

 Analyse des Experts de l’IDPE, interviewés par « Paysans Debout » sur un cycle d'octroi de licences pour 52 blocs pétroliers,


Une atteinte à la biodiversité mondialement reconnue : 

Le Parc National des Virunga, est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, abrite un quart des gorilles de montagne du monde, mais aussi trois taxons de grands singes (gorilles des montagnes, gorilles des plaines orientales, chimpanzés de l’Est). La fragmentation et la destruction de ces habitats, du fait des concessions pétrolières, risquent d’accélérer leur extinction.


Destruction de forêts vierges et de tourbières: Selon l’analyse d’Earth Insight« 64% de la superficie concernée par les nouveaux blocs pétroliers est une forêt tropicale intacte, le reste couvrant aussi des tourbières riches en carbone.

La déforestation et la dégradation des tourbières pourraient transformer ces grands puits de carbone en sources d’émissions massives, aggravant le changement climatique mondial ».


Risque de pollution et de conflits : 

L’exploitation du pétrole s’accompagne de rejets de composés volatils (hydrocarbures, gaz à effet de serre, NOx, SO2…), générant la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Ces activités accentuent également les tensions sociales et les conflits armés récurrents dans ces régions déjà instables, tel est le cas du Delta du Niger.


Conséquences sociales et économiques :Atteinte aux droits et aux moyens d’existence des communautés locales : Environ 39 millions de personnes, dont de nombreux paysans, vivent dans ou autour des forêts concernées et dépendent directement de la biodiversité pour leur alimentation, leur eau et leur culture. Les précédentes expériences montrent que l’exploitation pétrolière n’a pas apporté de bénéfices significatifs au développement local, comme dans la ville de Muanda, mais au contraire a provoqué déplacement, insécurité et paupérisation.


Menaces sur la sécurité alimentaire : L’accaparement et la conversion des terres aggravent l’insécurité foncière, déstabilisant les petits producteurs agricoles déjà privés de titres fonciers et des moyens de production vitaux.

Contradiction avec les engagements climatiques et de conservation Retour en arrière sur la transition énergétique : Greenpeace et de nombreuses autres ONG comme IDPE dénoncent un grave recul pour le climat. Cette expansion des combustibles fossiles va à l’encontre de la réputation de la RDC en tant que “pays-solution” pour la planète, rôle pourtant promu lors des COP et des grands sommets sur le climat.


Modèle alternatif : Pour l’Innovation pour le Développement et la Protection de l’Environnement (IDPE) en sigle , le modèle « Virunga Énergie » un programme du ParcNational des Virunga en faveur des riverains a démontré qu’un modèle de développement basé sur l’énergie propre (hydroélectricité), la création d’emplois locaux et la conservation des ressources naturelles est possible et efficace. Ce modèle a généré déjà plus de 45MW d’électricité verte et créé des milliers d’emplois tout en préservant la biodiversité, prouvant une voie durable et inclusive à élargir au pays.



Position de la société civile

Les mouvements citoyens, paysans et ONG congolaises, comme “Paysans Debout” et l’IDPE, demandent un moratoire immédiat, estimant que le gouvernement doit honorer ses promesses environnementales et prioriser des stratégies de développement durable qui protègent à la fois la nature et les populations.

Pour Paysans Débout et l’Innovation pour le Développement et la Protection de l’EnvironnementIDPE, l’ouverture de la moitié de la RDC à l’exploitation pétrolière met gravement en péril les habitats des gorilles et les plus grandes forêts vierges du monde, constitue un non-sens écologique et social, et contredit la position internationale de la RDC comme pays-solution pour la biodiversité et le climat. 

L’exemple de Virunga Énergie démontre qu’il existe des alternatives viables, propres et créatrices de richesse partagée. Le choix à venir est donc crucial pour l’avenir des écosystèmes, des générations futures et de la stabilité régionale.


Pour ECOSBio-News/ la rédaction 

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