ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE POUR LA SAUVEGARDE DE LA BIODIVERSITÉ DANS LE SECTEUR DE BAHEMA SUD/KASENYI
Le lac Albert, connu localement sous le nom de Mwitazige, est l'un des Grands Lacs d'Afrique situé dans le rift Albertin. Le lac a une superficie d'environ 5 300 km² (Sarnowski, 2004) et est partagé entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC). 54% de la superficie du lac se trouve en Ouganda tandis que 46% se trouve en RDC (Walker, 1972).
En RD Congo, le lac Albert est partagé entre trois territoires dont territoire de Mahagi (chefferie de Wagongo et chefferie de Mokambo), Territoire de Djugu (chefferie de Bahema Nord, Walendu Pitsi, Walendu Tatsi, Bahema Banywagi) et Territoire d’Irumu (Secteur de Bahema Sud et Chefferie de Walendu Bindi).
En plus d'être une source majeure d'eau, d'emploi, de nourriture et de revenus pour environ 5 millions de personnes vivant dans les territoires susmentionnés, le lac est l'une des plus grandes pêcheries ou sources de poisson de la RD Congo.
Il convient de noter que le lac Albert abrite les pêcheries commerciales les plus diverses de la RDC, le lac abritant plus de 55 espèces de poissons (Wandera et Balirwa, 2010), dont dix sont endémiques au lac Albert.
Les espèces endémiques du lac comprennent l'Albert Lates (Lates macrophthalmus), également connu sous le nom de Game fish, qui est répertorié comme en voie de disparition sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (Natungonza et Musinguzi, 2022).
Parmi les autres espèces de poissons trouvées dans le lac Albert figurent le poisson tigre allongé (Hydrocynus forskahlii), connu localement sous le nom de Ngassa, la perche du Nil (Lates Niloticus), le poisson-chat (Bagrus docmak), connu localement sous le nom de Semutundu, et le Tetra Nurse (Brycinus nurse), entre autres. (Wandera et Balirwa, 2010).
SOS : en 2004, la Lac Albert avait été fuguré sur la liste comme « un lac vulnérable » malheureusement en 2024, ledit écosystème est mentionné sur la liste des lacs en danger, des lacs en voie de disparition, ce qui interpelle tout le monde afin de contribuer à sauver cet écosystème fragile.
PETROLE EN R.D Congo,
Selon des études menées par son ministère, la RDC – qui produit à peine 23 000 barils de pétrole par jour – dispose d'un potentiel de 22 milliards de barils sur l'ensemble des bassins segmentaires et 66 milliards de normo-mètres cubes de gaz dissous dans les eaux du lac Kivu
Bien décidé à faire du pétrole un secteur clé de sa diversification, la RDC a lancé un appel d’offres de vingt-sept permis pétroliers et trois blocs gaziers.
C'est un tournant majeur qui devrait propulser la RDC parmi les grands producteurs de pétrole et de gaz. En effet, un appel d'offres de vingt-sept permis pétroliers et trois blocs gaziers a été lancé, jeudi 28 juillet, par les autorités. « Le lancement du processus d'appel d'offres témoigne de notre volonté de mettre notre potentiel de ressources au service de notre pays », a déclaré le président Félix Tshisekedi, lors de l'inauguration, affirmant que la production de combustibles fossiles stimulerait le développement du géant d'Afrique centrale, dont l'économie était jusque-là tournée vers l'exploitation des ressources minières.
Opportunité économique ou désastre écologique dans le bassin du LAC ALBERT?
Les appels d'offres pour l'attribution des droits qui ont été lancés le 28 juillet 2022 pour vingt-sept blocs pétroliers, et trois blocs gaziers, par le ministère congolais des Hydrocarbures.
parmi ces blocs pétroliers mise en vente, y figurent les blocs quatre dans le Graben Albertine dont les blocs pétroliers I et II se trouvent dans le bassin du Lac Albert et touchent directement trois territoires de la province de l’Ituri, territoires de Mahagi, Djugu et Irumu.
C'est dans ce cadre que l'organisation non gouvernementale Forum des Engagés pour le Développement Durable, FORED en sigle, a organisé une séance plénière qui a réuni une représentation sociale du secteur de Bahema Sud à Kasenyi pour réflechir ensemble sur les conséquences catastrophiques qui pourrait surgir sur le social et sur l'environnement si et seulement si on exploitait le pétrole dans le bassin du Lac Albert.
Sous le thème "SI ON EXPLOITE LE PÉTROLE DANS LE BASSIN DU LAC ALBERT, QUI SERONS-NOUS AVANT, PENDANT ET APRÈS EXPLOITATION? "
Ont participé à cette séance de réflexion, les administratifs de l'entité du secteur de Bahema Sud, les groupements, les localités, la société civile, représentation des femmes par la chargée du genre et famille, les pêcheurs, les agriculteurs, les éleveurs, la société civile, la jeunesse, leaders religieux, enseignants et autres couches sociales ont été représentées.
Les participants ont eu l'occasion de s'exprimer après une présentation brève.
L'environnementaliste, Monsieur John LUFUKARIBU TOLY, a présenté brièvement la situation du pétrole dans le bassin du Lac Albert dont il a l'expertise. En montrant que depuis la découverte du pétrole dans ce bassin versant, différentes situations socio-économiques ont changé, en donnant le cas des communautés riveraines du lac Albert en Ouganda qui aujourd'hui sont affectées négativement par les activités pétrolières des projets Tilenga, Kingfisher et le projet ecocide de EACOP.
"En Ouganda voisin, les pêcheurs, les éleveurs et autres communautés ont abandonné leurs terres et sont devenus déplacées climatique dans leur propre pays. beaucoup d'entre eux ont quitté leurs terres par accaparements forcés des terres, et nombreux d'eux sans même indemnisation. " a souligné Mr John TOLY.
il ajoute "le gouvernement ougandais en complicité avec les entreprises pétrolières dont TotalEnergies et CNOOC, ont déguerpi les communautés riveraines du Lac Albert, sans tenir compte de leur vulnérabilité, des familles ont été déchirées, les enfants ont abandonné les études et plusieurs cas de violations des droits humains enregistrés dont nous citons l'arrestation arbitraires des défenseurs des droits humains et de l'Environnement environnement, les kidnapping, pou ne citer que cela, ainsi, en RD Congo, si nous aussi dans notre entité de Bahema Sud, nous accepterons l'exploitation du pétrole, notre sort sera plus pire que nos frères et sœurs de l'Ouganda. "
Noter que cette séance est la deuxième après la chefferie de Bahema Banywagi, toujours dans l'objectif de mobiliser et sensibiliser les Entités Territoriales Décentralisées riveraines du Lac Albert pour leur Engagement Communautaire de Sauvegarder le Lac Albert.
Le montant était si riche d'échanges pour les participants de s'exprimer et donner leurs avis, suggestions, recommandations et contributions.
" Nous ne vivons que du lac Albert, et si on exploitait le pétrole dans le lac Albert, nous n'aurons plus la vie, car c'est notre seul moyen de vivre. " s'exprime Mme Élisabeth, la représentante des femmes dans le secteur de Bahema Sud.
De sa part, Mr Voctoir IRACAM, le représentant des pêcheurs du territoire d’Irumu, pense qu'il est temps de prise de conscience et d'engagement, il s'exprime que "du fait que nous connaissons déjà le danger si on exploitait le pétrole dans le bassin du Lac Albert, nous connaissons que nous serons obligés de céder nos terres, nous serons contraint par le gouvernement congolais de laisser la place aux champs pétroliers, c'est aujourd'hui que nous devons songer aux alternatives de résister et leguer cette lutte à nos enfants, nous devons déjà relayées ce message dans nos familles respectives et les sensibiliser de ne jamais accepter ce mal arriver, et apprendre d'autres qui ont réussi tel que dans le Virunga au Nord-Kivu, apprendre de leurs expériences."
"Et nous avons le pouvoir coutumier, nous possédons le pouvoir de céder ou de ne pas céder, nos terres" s'est exprimé un Chef coutumiers.
il ajoute, " il est temps que vous les défenseurs de l'environnement, accompagne les jeunes, la communauté dans des activités qui pourraient sauvegarder la Biodiversité. "
"il est temps chers frères et sœurs, de sécuriser nos terres (parcelles, champs, fermes, etc), enregistrer nos terres auprès de l'état pour que nous ayons la force de résister, il sera difficile de nous ravir les terres une fois sécurisees, achetons des titres fonciers qui pourront servir de soubassement." s'est exprimé le Secrétaire Administratif qui représente le Chef du Secteur.
"Ayant les informations sur les souffrances que subissent nos frères de Moanda, nous sommes appelés à la prudence, nous devons apprendre beaucoup sur quels sont nos droits, nos devoirs, et nous demandons à FORED de former des organismes à base communautaires qui pourront servir de résistance et de les accompagner dans la prise de conscience." a ajouté le SecAd de Bahema Sud.
"Nous proposons que FORED accompagne des activités locales telles que les plaidoyer et faire des plaidoyer auprès des partenaires financiers pour qu'ils soutiennent l'accompagnement des initiatives locales." a proposé, un chef de groupement.
En conclusion, cette séance de consultation des leaders communautaires et des administratifs a abouti un conclusion d'engagement communautaire pour sauvegarder le lac Albert, quelques actions doivent être initiées localement qui seront accompagnées par l'organisation FORED.
Cellule de Communication FORED-ONG.
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